[Vangrim] Auberge de l'Oasis Retrouvée

L'éveillée s'installa à son tour.
Ses yeux vert éméraude étaient difficiles à tromper et n'avaient pas manqué les nombreux regards qu'avaient attiré son frère.
Mais elle reporta l'attention sur le dénomé Falnor faisant bouger sa chevelure rouge feu comme si le vent pénétrait la taverne.

Le roc fut le premier à ouvrir la bouche.
"Non, on s'connaît po. Moi, je suis Darteval le seul marchand qui se protège lui'meme, pilote hors pair, capable d'extraire des minérals...
- Raux *reprit l'éveillée*
- d'une main pendant que l'autr'...
- Ca va Dart...Je suis Séréna la petite soeur de Darteval, je suis disons...une infirmière...
- AHAHAHAHHHHTCHOUMMMMM !! Scusez.
- et je suis venue en ville dans le but d'acheter du matériel médical. *regard vert noir vers Darteval* Je n'ai malheureuement plus de minéraux et comme vous je cherche du granit, ainsi que...du marble bleu. nous pouvons payer ou échanger. Il doit nous rester quelques armes.

Aussitôt le roc sortit une matraque.
- Une superbe matraque vierge et presque neuv', rapid, maniable, légère comme un cheveux et qui découp la viande comme un couteau et *sortant un javelot* cette arme, parfaite pour faire cuir' les brochettes de serpent ou empiler des têtes pour décorer.

L'éveillée passa une main sur sa tête l'air désolée et se demandant comment son frère arrivait à obtenir des réductions en dehors de montrer sa tête des mauvais jours.
Elle reprit la parole.

"Nous savons également ou trouver de l'orbier. Certains des notres doivent en extraire. Si vous avez du marble et que vous nous accompagnez chez nous, on devrait pouvoir s'arranger."

Falnor sourit quand l'étrange marchand voulut lui vendre ses armes.

Eu je vois que vous avez le de belle armes ... je pourais m'y interesser mais pour le momment des matériaux plus rares m'interessent ... vous comprendrez aisément pourquoi.

Je pense pouvoir vous avoir du marble bleu il faut que je vois avec mes contacts.
Je pense que un peu orbier pourais en effet me convenir il faudra néanmoins que je vois pour les taux d'échanges aprés aquisition du marble bleu.

Pour vos armes je les garde en tete et j'y réfléchirais quand j'aurais un peu plus d'argent encore.

Je vais tenter d'obtenir ce que vous cherchez et je vous propose de convenir de l'échange dans ma tente ... dans cinq jours ceci me sera je pense suffisant pourrassembler la marchandise que vous convoitez.
Je vous recontacterais dés que j'aurais trouvé lamarchandise et que je pourais convenir d'un taux d'échange.

Falnor finit alors le peu de wiskey qui lui restait dans son verre,tout en regardant la femme qui lui fesait face.
Elle semblait "de confiance",il n'aurais peu etre aps trop de problémes.

Hum .... mais je ne crois pas avoir entendu votre nom .. ou peu etre que je n'est pas écouté avec attention au bon momment...
Vous etes dans la région depuis longtemps surement .. car étant donné l'entrée que vous avez fait je pense que beaucoup seraient morts pour moins que ca ..

Je suis pour ma part assez nomade,et je suis assez souvent dans notre beau désert,qui est plus pratiques pour grand nombre d'échange que ces grandes villes -Falnor avait baissé d'un ton- toujours trop policées ...

"Cinq jours ?" L'éveillée fronça les sourcils.
Nous ne comptions pas rester ici aussi longtemps. La ville n'a pas l'air très sûre et semble cacher les pire voleur de la région. Et je dois dire que les villes me rendent malades, j'aime bien bouger.

Si un échange avec de l'orbier est envisageable, il me faudra au préalable en référer à mon supérieur ou encore aller en chercher moi même.
6 jours est le temps minimal pour faire l'aller retour.

- j'peux faire plus vite si on m'prend cette moto et comme j'disais, j'peux miner tout en conduisant."

L'éveillée leva les yeux au ciel.

"Ecoutez, envoyez un message à Jigoku si vous parvenez à obtenir du marbre et je suis certaine que nous pourrons nous arranger pour nous retrouver."

Elle prit son verre et but une gorgée qui fit tourner son visage au rouge et la fit toussoter.
Elle ouvrit de grands yeux lorsque l'humain affirmait ne pas avoir entendu son nom. Il devait avoir des problèmes auditifs se dit t'elle.

"Je pensais m'être présentée...Séréna tel est le nom que m'ont donné mes parents. D'ailleurs..."

Elle fit une petite pause avant de reprendre.
"Si vous avez entendu parler d'une certaine Cynia ou d'un certain Gerps, alors toute information à leur sujet m'intéresse".

Séréna ce nom résonna dans la fete de Falnor .. quel douce rencontre.
Elle semblais connaitre pas mal la région et avoir de bons appuis....
Une bonne rencontre se dit il.

Je vais voir ce que je peus vous obtenir mais j'aime bien traiter avec les meme personnes donc je traiterais avec vous pas avec une personne que je ne connais pas.

Je vais tenter de vos trouver votre marble bleu au plus vite.
Je serais prés de ma tente vousaurez l'occasion de me recontacter quand vos le désirez.
Et vous serez la bienvenue.. mais ne vennez pas trop accompagnée sinon je me devrais de rompre tout négociations... deux ou trois grand maximum.

Ne prennez pas de véhicule prennez votre temps il m'en faudra moi aussi je pense.
Je vous ferais parvenir un message dés que j'aurais des nouvelles plus concrétes.

"Je guetterais votre message. Au plaisir d'avoir pu discuter un brin."

Sur ce, l'éveillée finit son verre cul sec.
"Veuillez nous *quinte de toux* excuser, nous avons *quinte de toux* quelques courses à faire."
Son frère la soutint pour l'aider à sortir de la taverne. Mais il n'oublia pas d'emporter son verre avec lui.

Léon arrive dans le bar après la dure journée qu'il avait passé.

- Siegfried, Enoch !? Je ne pensais pas vous trouver dans un endroit pareil... Enfin bon, vous avez raison ce petit bar à un bonne réputation.

Puis s'assoie à une chaise, pose les coudes du le comptoir.

- Patron ! Une pression s’il vous plais.

La porte de la taverne s'ouvre sur un étonnant personnage. Entièrement recouvert de son cache poussière, il arrive visiblement du désert profond. Il ferme la porte, et se secoue dans l'entrée. A ses pieds, un petit tas de sable fait faire la grimace au barman qui regarde la scène du coin de l'oeil en nettoyant son verre.

Tout dans le nouvel arrivant suggère le trafiquant...

Puis il dégage son visage et ceux qui l'observent ont la surprise d'apercevoir des traits incontestablement féminins. Pas fréquent, en ces lieux...

Il... Non, pardon : elle s'avance au milieu de la pièce, scrute la salle... Son regard perçant tombe sur Siegfrid et Enoch. Après avoir jeté un regard méfiant vers Léon, elle s'approche de leur table, et lance, un brin moqueuse :

- Salut, messeigneurs ! J'ai entendu dire que vous cherchiez des danseuses légères ?





En fait, Shaëni, c'est Algirdas : mais comme ni ce dernier ni Wolf ne sont à Vangrim, j'ai eu l'idée de créer un PNJ sur le forum pour intervenir dans les posts RP de la taverne. J'aurai plus de liberté avec Shaëni, puisqu'elle n'existe pas...

Siegfried : ah tiens, salut chef. C'est sympa comme endroit non ? Ca manque un peu de chaleur humaine encore mais ça n'a rien d'insurmontable. J'y travaille. Pas sur les heures de service, hein. J'oserai jamais.

Siegfried remarqua alors le nouvel arrivant et se réjouit de la renommée grimpant en flèche du petit commerce. Sans vraiment en alerter le patron (qui de toute façon ne semblait pas en prendre ombrage), il avait décidé de prendre en main la gestion de l'animation de l'auberge. Avec peu de résultats pour l'instant. Mais il ne désesperait pas.
Aussi, c'est avec un grand sourire qu'il découvrit que le nouveau venue était finalement une femme. Mieux encore, elle se dirigeait droit sur lui. Siegfried eu un moment de doute en voyant l'air déterminé sur son visage. Les traits ne lui disaient rien mais il avait bafoué l'honneur d'assez de femmes dans tout Orkembor pour avoir appris à être méfiant.
Elle annonça tout de go qu'elle venait pour l'annonce. Rassuré, Siegfried repris son air narquois habituel et évalua en connaisseur les formes de la jeune femme. Oui, elle ferait une magnifique animation. Désignant la scène d'un mouvement de tête, il s'adressa à elle.

Siegfried : Faut voir. Montrez nous ce que vous savez faire.

L'arrivante regarde son interlocuteur, interdite, jette un coup d'oeil vers la scène miteuse, puis éclate d'un rire irrépressible. Toutes les conversations autour d'eux s'arrêtent, des rires nerveux semblent hésiter à naître. Elle se saisit d'une chaise et s'assied sans façon à la table.

Puis elle se tourne vers le barman et lui crie :
- Hey ! bonhomme ! Ton meilleur tord boyaux, et vite mon gars !

Se penchant vers Siegfrid, elle l'attrape par le col et le tire vers elle, doucement mais fermement. Son physique est bien celui d'une femme, mais elle semble tout à coup capable d'en remontrer à plus d'un mâle...

Ses lèvres effleurant l'oreille de l'humain, elle chuchote :
- Je crois que nous ne nous sommes pas compris, seigneur Nerufan. Ne croyez surtout pas me voir me dandiner sur votre strapontin ridicule ! Même pas dans vos rêves les plus fous !

Elle le lache et s'installe confortablement sur sa chaise pendant que le barman lui sert sa consommation. Ce dernier reparti, elle ajoute :
- Je m'appelle Shaëni et le désert est mon domaine. Je ne danse pas. Je ferais plutôt danser les autres. Je peux tout vous procurer : marchandises introuvables, ouvriers sans passé ni avenir, danseuses perdues... Armes de toutes sortes, chair humaine, vivante ou morte... Tout. Tant que vous avez de quoi vous l'offrir...

Elle se saisit de son verre d'alcool, qui empeste à plusieurs mètres, et le vide en une seule gorgée. Elle le pose devant elle, fait un signe rapide au barman, puis murmure, les yeux dans ceux de son interlocuteur :
- Vous voulez des danseuses ? J'ai. Vous les voulez légères ? J'ai. Mais qu'avez-vous vous-même à offrir ? Et quel prix accordez-vous à votre âme ? Ne vous y trompez pas : c'est une offre pour grande personne que je vous fais là, pas un petit amusement pour bourgeois en quête du grand frisson.

Elle se tait, observant Léon du coin de l'oeil...

Gorok venait de terminer sa ronde. Celle-ci, comme toujours, avait été plus ou moins agrémentée d'avertissements en tout genre pour agression ou vol, avec des réactions allant de l'indifférence des solitaires du désert, aux plus plates excuses, en passant par des propros plus ou moins rudes de ceux qui se faisait passer pour de gros durs. Gorok y était maintenant habitué, même s'il ne comprenait toujours pas l'entêtement de certains à vouloir mourir... comme s'ils aimaient çà.

Sur ces pensées, Gorok entra dans la taverne de Vangrim pour la première fois. Il était déjà passé devant à plusieurs reprises et se demandait bien à quoi elle ressemblait à l'intérieur, mais n'y était jamais entré; la sécurité de la ville lui donnait bien trop de travail. Mais aujourd'hui, pour une raison qu'il ignorait lui-même, la curiosité ainsi que l'envie de boire une vraie boisson (et pas de ce jus de cactus servi dans le local de la Milice !), le poussa à passer la porte.

Gorok n'avait jamais noté aucun incident près de la taverne et en posant le pied à l'intérieur il compris pourquoi... Cette dernière semblait très peu fréquentée. Marquant un bref temps d'arrêt après une entrée qui se voulait aussi discrète que possible, il s'assit simplement à la table située dans le coin à gauche de l'entrée de l'auberge. Cet emplacement, il l'avait choisi d'instinct, sans même y réfléchir, car il permettait de pouvoir observer en toute discrétion.

En étudiant les environs, Gorok saisit d'un coup d'oeil les différentes personnes dans l'Auberge qui l'avaient observé lors de son entrée. Ils étaient cinq en tout. L'homme au crâne rasé, une quarantaine d'année, mais au visage bienveillant semblait être à la fois le patron et le serveur de ce troquet. Il avait une cicatrice assez prononcée sur le sommet du crâne ainsi qu'une musculature assez impressionnante pour un simple barman... signe sans doute qu'il s'agissait d'un individu aguerri. C'était louche, Gorok devrait enquêter un peu sur lui dès qu'il aurait un peu de temps. Deux hommes de l'armée, aisément reconnaissables à leur brassard discutaient calmement avec leur chef Leon et une jeune femme au fond de la salle. L'un des deux semblait un brin roublard... mais étant donné qu'Abethrius l'avait gardé à ses côtés, il ne devait pas être bien méchant, et l'autre, d'une musculature imposante, semblait absorbé par son verre. La jeune femme quand à elle paraissait louche et sortie de nulle part. Gorok ne l'avait d'ailleurs jamais vu lors de ces rondes. Cela encore était louche. Essayait-elle de soudoyer ces braves membres de l'Armée, ses frères du Second Eveil ? Le chef de la Milice se devait d'enquêter, et cela il pouvait le faire dès maintenant. Il tendit alors l'oreille et tenta de saisir, l'air de rien, des bribes de la conversation.

Sa visite s'avérait finalement interessante. Mais à peine avait-il commencé son écoute que sa concentration fut perturbée par la voix grave du patron. Gorok tressaillit, se demandant bien ce que l'homme pouvait lui vouloir. Il entendit alors :

- "Que puis-je vous servir monsieur Gorok ?"

Gorok se demanda comment diable cet homme pouvait-il connaître son nom. Ce n'était pourtant pas marqué sur son front... L'homme était donc de plus en plus suspect. Le chef de la Milice tenta cependant de ne rien faire paraître. Après tout, son brassard de milicien ainsi que ses lentilles de protection blanche très distinctives en étaient peut-être l'origine. Il allait malgré tout devoir s'assurer dicrètement de tout çà.

- "Quel est votre meilleure boisson ?" demanda t-il.
- "Tout est bon içi monsieur... mais peut-être apprécierez-vous notre spécialité : la fleur du désert..."
- "Très bien, je prendrai de cela."
- "Ce sera tout ?"
- "Oui, merci."

Après ce bref échange, l'aubergiste partit assurer la commande, et Gorok pu alors reprendre tranquillement sa surveillance de la conversation si suspecte qui se tenait au fond de la salle.

HRP: Pardonnez-moi pour la longueur de mon arrivée... mais j'étais inspiré ce soir . Par ailleurs, j'ai cru bon de définir à quoi ressemblait le patron... j'espère que ca ne pose pas de problème. Si c'est le cas, n'hésitez pas à me missiver pour qu'on en discute et que son profil corresponde à peu près à l'idée que chacun se fait du patron .

L'humain entra dans la teverne de la plus grande cité connue de nos jours.
Ses vêtements en loques étaient couverts de sang et d'énormes tâches verdâtres. Il portait une barbe et une moustache qu'il n'avait dû raser depuis des semaines déjà.
Son regard hagard cherchait le comptoir et dès qu'il l'eut trouvé, il se précipita maladroitement vers lui s'appuyant sur les chaises et tables se trouvant sur sa route.
Il était dans un tel état de fatigue qu'on entendait presque que son souffle.

"De l'eauuuu" demanda t'il une fois au comptoir.
Estimant que le service était trop lent, il prit le premier verre à portée de main et le but cul sec. L'homme qui n'était pas taillé comme une allumette ne s'était pas rendu compte qu'il venait d'avaler un whisky.
"Un autre s'il vous plait".

Ce n'est qu'une fois bien désaltéré qu'il se calma. Il tourna le dos au comptoir pour faire face aux clients.
Il leva alors la voix pour s'assurer que tout le monde l'entendait.

"Ecoutez moi !!
Je vais vous raconter l'histoire de Kradoc la débauche. Une histoire qui vous paraîtra banale, mais qui annonce l'apocalypse."
Il fit un moment silence pour mettre ses idées en place et s'assurer qu'il était écouté.

"Nous étions six...
Nous étions des habitués du désert, experts dans le maniement des armes, nous ne faisaions qu'un avec lui, rien ne pouvair venir nous déranger sans passer par le fil de nos lames.
Nous ne comptions plus le nombre de ruches que nous avions détruit et l'or amassé.

Parmis les trésors récoltés, nous avions trouvé une carte mentionnant une cité engloutie...
Attirés par les richesses que nous pourrions trouver, nous avons décidé de partir à sa recherche.
Les quelques aigles nous attaquant lors de notre éxpédition n'étaient que routine. Nous nous doutions pas encore que nous foncions droit vers un piège, droit vers la mort."
Nouveau silence pendant lequel les traits de l'homme se tirèrent.

"Un beau jour, un frelon immense montra ses ailes et vint bourdonner autour de nous. Il fallait voir les éclaboussures que celà avait fait lorsque Jack lui crible le corps de balles.
On en avait bien ri, mais celà fut de courte durée...
Le frelon n'était qu'un éclaireur. Rapidement ses copains arrivèrent en masse, des dizaines fondirent sur nous.
Les uzis se mirent à chanter, les frelons tombaient encore et encore, mais il en venait toujours...
Et là, le drame, plus de munitions...

Nous comptions défendre chèrement nos vies, nos lames serviraient encore.
Mais le cauchemar ne faisait que commencer.
Des scarabées sortaient de sous nos pieds, nous étions submergés, condamnés...
Ektor nous ordonna de fuire et déjà, il sortait une de ces mines capables de tant de ravages.
La suite..."
Encore un moment de silence ou il semblait que des larmes coulaient des yeux de l'humain.

"C'est indescriptible...
La mine avait fait de gros dégâts, mais avait emporté Ektor et Ganor que les scarabées avaient fait tomber.
Nous n'étions plus que 4 à courrir à en perdre haleine, à gravir cette dune qui nous faisait face.
Une fois arrivé au sommet, je m'écroulais...
Les frelons nous avaient rattrapé et face à nous se tenait une ruche. Elle était immense...
Je ne comptais plus le nombre de maudits insectes présents. L'un d'eux avait attiré mon attention, il était immense...

Mes compagnons périrent tous dans d'horribles souffrances. Leurs corps furent trainés vers la ruche.
Quant à moi, j'étais encerclé...
L'immense chose approchait.

Prenez moi pour un fou si vous voulez, mais la chose me parlait dans la tête.

"FFFFFuuuiiiisssss mizzérabbbbleeeee hummmmainnnn et diiiiisss leur que nootreeee reiiigne est vennnnuuuuuuu."

Il ne faisait aucun doute que je n'avais pas rêvé puisque les insectes s'écartèrent pour me laisser passer.
"Humains ! Rocs ! Eveillés ! Nous devons réagir, nous ne pouvons nous laisser massacrer par ces insectes. Allons tous dans le désert et massacrons les avant qu'elles ne constituent une armée que nous ne pourrons arrêter."

Quand l'humain avait commencé son discours, toute la salle s'était tue. Il faut dire aussi qu'elle n'était guère bruyante. Pas assez remplie pour ça, et puis tout le monde semblait comme euthanasié. Shaëni commençait d'ailleurs à s'agacer, devant un Nerufan qui n'en finissait pas de réfléchir à sa proposition. S'était-elle donc trompée sur le bonhomme ?...

Faisant comme tout le monde, elle commença par écouter. Mais quand l'autre commença à se vanter, se posant avec son groupe comme un expert du désert et du combat, elle sourit ironiquement et retourna à son verre.

Elle redressa l'oreille, toutefois, quand il parla d'insectes géants. La mention de leur télépathie la fit ricaner de nouveau, mais qu'importe. Elle aussi, avec certains éléments de sa troupe de trafiquants, avait vu de ces étranges créatures. De loin, toutefois. Elle s'en était vaguement inquiétée, puis avait passé son chemin, les entraînant vers leur but initial. Les affaires d'abord.

Mais justement ?... Peut-être y avait-il là matière à s'enrichir ? Vendre de la chair humaine est une chose qui rapporte plus que de raison, plus encore que le négoce d'armes. Mais si elle pouvait mettre en place un marché parallèle de revente des restes de ces créatures, voire même organiser des combats de monstres, elle pourrait très lucrativement changer un peu ses habitudes, éviter ainsi l'ennui qui la guettait...

En se retournant de nouveau vers Siegfried, elle attrapa un regard fuyant. L'homme assis à l'entrée semblait la surveiller. A vrai dire, il semblait surveiller tout le monde. Un flic ? Oui, probablement. Elle fit un signe discret de la main que personne ne sembla remarquer.

Mais certaines zones d'ombres, au fond de la salle et à l'étage, semblèrent s'animer, devenir quelque peu floues. Puis tout revint en ordre.

Non... Ce devait être une illusion d'optique.

[hrp : âmes sensibles s'abstenir. ]

« Chutttt… Ne pleures pas mon bébé, maman va te donner à boire mais elle a soif aussi. Oui calmes-toi mon cœur, là, voilà. »

Rentre une jeune femme dans la taverne. La donzelle qui en temps normal devrait être sympathique est vêtue en attendant bien salement.
Bien trop.

Ses vêtements sont en loques et du sang à moitié séché –ainsi que d’autres tâches méconnaissables- parsème son corps.
Elle ferait presque horreur pour le moment, ou pitié selon qui la regarde.
On devine sous la crasse qui la recouvre deux grands yeux noirs ingénus. Ouverts totalement, ils sont fixés sur les langes qu’elle tient tendrement.
Sa bouche est ronde, sexy, quoique pas tant qu’elle sera aussi crade, c’est vrai.
Sa coiffure qui devait autrefois être un chignon ne ressemble plus à rien. Hirsutes, ses cheveux sont emmêlés dans tous les sens…
Ses jambes sont interminables, pas trop musclées, d’une minceur impeccable sans pour autant être maigres.
Le reste de ses fringues cache juste ce qu’il faut mais en dévoile en même temps bien trop. Comme la rondeur de ses seins par exemple, toutes petites pommes à peine mûres.

«Un petit lapin se cachait dans le désert, cherchez moi coucou, coucou, je suis caché dans un trou… »

Elle fredonne une petite comptine enfantine tout en s’approchant d’une table.
Les regards intrigués qu’on peut lui lancer, elle ne les remarque même pas, trop occupée par la perle d’innocence qui trône dans ses bras.
A vrai dire, elle ne perçoit rien.
A part son bout de chou.
On ne voit pas l’enfant. Que les langes qui l’entourent, toutes maculées de tâches d’origines différentes.
Boue, sang, quelque chose de verdâtre…


« Aubergiste ! Un verre de quelque chose, pas d’alcool.
Fais dodo… Remuant son nez, il se moque du guerrier, cherchez moi coucou, coucou, je suis caché dans un trou...»

Elle relève à peine la tête pour passer commande, trop occupée à cajoler son bébé.
Lentement, elle s’assied enfin.

Alors qu’elle rapproche la chaise de la table, -tenant toujours son paquetage d’une main-, un bout de lange tombe, dévoilant une main du petiot.
Couverte elle aussi de saleté, la petite menotte n’est que partielle. Quelques doigts ont visiblement été arrachés et un bout d’os paraît, visible, au niveau du bras…
Nul doute que les mouches ne devraient plus tarder à arriver.

La femme ne semble pas s’en rendre compte et reprend sa berceuse.

« Frisant ses moustaches, le guerrier passe et repasse, il ne trouve rien du tout et le lapin rit bien dans son trou… Tu es un bon petit. Oui, là, fais dodo... »

Le chef de la Milice poursuivait son espionnage discrètement, mais le militaire louche semblait réfléchir et aucun mot n'était échangé. La femme légèrement irritée semblait attendre aves impatience une réponse. Gorok avait l'impression d'être arrivé trop tard. Il restait néanmoins attentif, espérant capter dans la réponse du militaire un début d'explication.

Mais soudainement un homme entra dans la taverne en faisant perdre au milicien sa concentration... un homme que Gorok ne connaissait pas non plus. Qui plus est ce dernier avait de nombreuses tâches de sang sur lui.

- "Un assassin ? Non. Il ne prendrait sans doute pas le risque de se balader ainsi à la vue de tous et il ne serait pas aussi épuisé." se dit mentalement le milicien.

Son appréciation fut vite confirmée et c'est avec étonnement qu'il écouta les propos de l'homme.

- "Une histoire qui annonce l'Apocalypse...? Oh non! Pas encore une ! Pas encore un de ces charlatants." s'exaspéra Gorok en entendant le début de son histoire.
- "Il va proposer quoi celui-là après avoir raconté son histoire...? De se joindre à ce groupe de fanatique religieux de la Main Divine pour être sous la protection de leur fameux Dieu ou bien était-ce autre chose peut-être ? Si c'était le cas, Gorok le ferait sortir manu-militari de l'auberge et de la ville pour qu'il aille raconter ses sornettes ailleurs. Il écouta donc avec intérêt la suite de son histoire, prêt à intervenir en un rien de temps.

Mais l'histoire semblait prendre un tout autre tournant que celui attendu; et si l'on en croyait ses dires des centaines d'insectes semblaient en vouloir au monde d'Orkembor et l'homme venait demander son soutien aux hommes de tout bord pour rétablir l'ordre. Ses intentions semblaient finalement justes... mais Gorok devait rester dans la ville du Second Eveil afin d'en maintenir le calme. Si jamais l'étranger disait la vérité, et que ces créatures arrivaient jusqu'à Vangrim, le milicien devrait encore prendre en charge la défense de la ville, tout comme lors de l'attaque des précédents bandits qui avaient finalement été repoussés avec succès.
Gorok attendit les réactions des hommes de l'Armée. Si ces derniers ne réagissaient pas, Gorok devrait s'occuper d'en avertir son leader au cas où. Il resta donc à table, attendant les réactions des personnes l'entourant.

Il distingua à plusieurs reprises le sourire moqueur de la jeune femme qui devait rire intérieurement des mésaventures de l'étranger. Cependant Gorok fut surpris de la voir soudainement froncer les sourcils, comme si elle se rappelait un évènement concordant avec les dires de l'homme. Ses paroles prenaient donc maintenant aux yeux de Gorok une plus grande véracité.

En plein réflexion, il croisa les yeux de la jeune femme. Oh ! Cela avait été très court, mais son regard montrait bien qu'elle venait de comprendre que le Milicien l'observait. Elle ne bougeait pourtant pas, gardant son calme.

- "Elle ne s'enfuit pas comme une vulgaire voleuse. Elle ressemble de plus en plus à une trafiquante expérimentée... je dois rester vigilent." se dit Gorok à lui-même, poursuivant son observation attentive.

Il capta soudainement la peur dans les yeux de la jeune femme... à moins que ce ne fut une simple inquiétude. Du moins semblait elle à présent tracassée. Le milicien tenta de percevoir ce qu'elle avait vu... mais rien ! Rien ne semblait avoir bougé dans l'Auverge de l'Oasis Retrouvé...

HRP: Bon ben, la suite dans la même veine que le message d'Eristelle. Donc âme sensible... à lire avec précaution .

Une femme vint percer l'ambiance quelque peu tendue de l'Auberge, chantant doucement une comptine enfantine. Cette comptine, Gorok la connaissait bien... sa mère lui avait souvent chanté le soir où il ne parvenait à s'endormir. Etait-ce elle ? Non, ce n'était pas possible de toute manière. Etait-ce sa soeur alors ? Non, aucune raison qu'elle soit là et dans cet état. Par ailleurs, le ton de la voix de la jeune femme... si lointain... si étrange... si décalé par rapport à l'innocence d'une telle comptine glaçait maintenant la pièce, assombrissant l'ambiance qui y régnait.

"Qui était donc cette femme qui tenait des langes souillés de sang dans les bras ? Et quel était ce sang?" Gorok s'interrogeait. Décidemment ce lieu attirait de bien étranges personnes. Il continua de regarder la jeune femme, comme l'ensemble des personnes présentes dans l'auberge d'ailleurs. Personne n'osait faire autre chose que regarder.

Gorok eu alors un flash ! Ce sang ! C'est le même que celui de l'étranger ! Un regard sur les yeux grands ouverts de l'homme lui confirma ses soupçons. Gorok se leva d'un bond, contourna en quelques instants sa table et vint, vif comme l'éclair, se placer près de la jeune femme qui l'étudiait maintenant, inquiète. Leurs regards se croisèrent... durant ce qui paru être une éternité à Gorok. Son cerveau fut submergé par une succession d'images horribles : un couple heureux, un enfant dans les bras, une attaque soudaine de scarabées, des scarabées de partout, pas d'espoir, sauver l'enfant coûte que coûte, des mandibules géantes, l'enfant, le protéger, les cris d'un homme, les pleurs d'un nourisson, les pleurs d'une mère...

Gorok détourna alors le regard, les tempes en sueurs. Ce qu'avait vécu cette femme... il y avait de quoi faire perdre la raison à plus d'un. Le milicien s'approcha alors de l'enfant, prenant son courage à deux mains, et découvrit les langes tâchés de sangs entremélés. La mère ne bougeait pas. Gorok eut un haut-le-coeur qu'il eut peine à contenir en regardant le contenu des langes... et pourtant, il en avait vu de belles. Le barman quand à lui ne put en faire autant, tant le spectacle était horrible. Des lambeaux de chairs déchirés...voila tout ce qu'il restait de ce qui était autrefois un joyeux bambin.

Le milicien regarda de nouveau l'étrange jeune femme... ne sachant que dire, ne sachant comment exprimer son désolement. La jeune femme n'avait toujours aucune réaction. Gorok hurla alors exaspéré, tenant fermement la jeune femme par les épaules :

- "Cette enfant est mort, mademoiselle ! Mort ! Revenez à la dure réalité de la vie ! Le désert est dur, implacable même ! Mais vous devez continuer à vivre ! A vivre ! Vous m'entendez !"

Il la fixa à nouveau du regard espérant voir y renaître un quelconque signe d'humanité...

hrp : bon de même qu'au dessus

"Chuuuut !"

La femme relève son regard doux vers Gorok, un doigt sur la bouche.

"Chuuut, mon bébé dort, il ne faut pas le réveiller. Arrêtez, vous allez le faire crier, mon pauvre petit chéri. Je vous entend, je ne suis pas sourde. "

Elle a un sourire de madone, tendre, délicat et tend avec précaution les langes vers le chef de la milice.
Ces mêmes langes qu’il a écarté avec horreur quelques instants plus tôt.

L’enfant est un spectacle morbide à faire vomir les cœurs les plus durs.
Sur le crâne dégarni du petit qui ne doit pas avoir plus de quelques semaines, des trous, comme si il avait été brisé, fendu et vidé. Et là encore, sur tout le corps potelé, manquent des morceaux et des os apparaissent à moult endroits.
Vidé de son sang, couvert de celui verdâtre de créatures, il n'est plus que déchet tout jusque bon à être donné comme repas aux vautours.

"N’est-il pas beau ? Regardez comme il est calme, les méchantes bêtes ne l’ont pas même réveillé. "

Son sourire s’agrandit d'extase, pour toucher ses yeux. La jeune maman parait sereine.

"Il est comme son papa, aussi doux et beau. Vous croyez que lui aussi, plus tard, il me défendra ?
Mais…"

Elle a un froncement de sourcil, inquiète.

"Il va avoir faim bientôt, quelle méchante mère je suis : il faut que je lui trouve du lait, les méchantes bêtes ont percé les outres.
Est-ce que vous pourriez m’aider monsieur ?"

Son regard candide se repose sur Gorok. Malgré ses dires, elle ne semble l’avoir compris…

A moins que la cruelle douleur ne l’ait déjà emportée dans une douce et pourtant si violente folie à la fois macabre et mélancolique ?
A voir les caresses qu’elle prodigue au pantin décharné, sans doute.
Il n’y a nulle "douleur mentale apparente" : elle ne pleure pas, ne gémit pas, et seul un amour immense brille dans ses pupilles vides de toute autre émotion.
Le passé, l'on peut le supputer, est revenu à la charge, se mélangeant au présent horrible.
Le petit vit toujours pour elle, dans son coeur, dans son âme.
Sa raison de vivre ne peut être morte, non : sa famille se repose, simplement.

C’est d’une voix guillerette qu’elle rajoute, serrant le poupon contre son sein :

"Mon mari ne devrait plus tarder, il dort lui aussi.
Je pense qu’il pourra vous payer, si vous voulez bien m’aider…"

Gorok ne savait pas quoi dire... Il était resté un instant interdit devant des réponses dont il en comprenait tristement de plus en plus le sens. Assurément la folie avait eu raison de cette pauvre dame... et Gorok n'était guère habitué à ce type de folie. La folie meurtrière de certains hommes, ce vaillant milicien savait l'endiguer grâce à un bon coup de matraque sur le coin du nez... mais ce type de folie paisible... il ne savait vraiment pas quoi y faire.

"Fallait-il partir et la laisser ainsi baigner dans sa douce folie qui semblait la rendre heureuse, au risque d'écoeurer tous les passants de Vangrim ? Fallait-il sinon continuer à essayer de lui ouvrir les yeux sur son état, afin qu'elle redonne un sens à sa vie ? Mais elle aurait alors ce terrible souvenir dans son esprit... comment vivre avec çà ? La folie est peut-être finalement la plus douce des peines pour cette pauvre hère..."

Sur ces réflexions et devant cette demoiselle qui semblait attendre la réponse du milicien, deux visages familiers firent leur apparition dans l'auberge.
Gorok, qui en temps normal, les auraient aimablement inviter à venir se joindre à lui pour discuter des cas les plus amusants rencontrés par la Milice, les laissa à l'entrée de la porte... ne souhaitant pas partager avec ces jeunes miliciens, cette vision qui hantera probablement ses prochains cauchemars et hanterait les leurs.

"Alors ? La laisser dans sa folie ou la ramener à la raison ? Dure décision... et Gorok ne parvenait à se décider. Il décida donc de poursuivre la conversation en intercédant à la requête de la demoiselle... et en en profitant pour en savoir plus sur ce qu'il lui était arrivé. Peut-être retrouvera t-elle ainsi la raison toute seule en racontant son histoire...? C'était une idée... et elle n'était pas pire qu'une autre après tout."

Gorok avala alors sa salive et tenta de poursuivre la conversation sur un ton badin, ne se souciant guère des clients de l'Auberge qui attendaient avec un calme religieux la suite de cette conversation. Il posa sa main derrière sa tête et fit mine de manière aussi convaincante que possible de s'excuser, en veillant à ne pas parler trop fort pour ne pas irriter de nouveau la jeune étrangère.

- "Oh oui ! Excusez-moi mademoiselle. Je ne souhaitais pas réveiller ce pauvre ...hum... ce magnifique bambin (d'ailleurs, comment aurais-je pu ?). J'ai tendance à m'emporter quelques peu par moment. Veuillez donc me pardonner.
Heureusement, votre enfant dort toujours ! Mais votre mari, lui, où se repose t-il ? Et qu'est ce qui vous est arrivé précisément ? Et à quel endroit dans le désert que nous puissions aller sécuriser la zone (et récupérer ce qui reste du cadavre de ce pauvre homme par la même occasion...) ?". Il serait dommage que des personnes meurent à cause de ces horribles bestioles n'est ce pas ?". Cette dernière question avait été plutôt dure à formuler... mais il espérait qu'elle incite la jeune femme à lui raconter son histoire.

- "Au fait, vous vouliez de la nourriture pour votre enfant... et peut-être souhaitez-vous vous désaltérer après un si éprouvant voyage ! Rien de plus facile, on se trouve dans un bar içi."
" Patron ! C'est ma tournée ! Offrez donc à boire à cette demoiselle et amenez en priorité du lait pour son ... euh... pour lui". Gorok désigna alors le cadavre du bout de l'index.

L'aubergiste venait tout juste de laver le lavabo dans lequel il avait rendu son déjeuner, et Gorok ne souhaitait pas jouer ce jeu morbide en incluant ce pauvre patron qui en avait déjà trop vu. Heureusement, ce dernier semblait solide et il se dirigea donc aussi dignement que possible vers le placard qui contenait le lait. Il en tendit une gourde coiffée d'une tétine à la jeune femme en évitant autant que possible de regarder cet amat de chair qu'elle transportait... puis servit du jus de cactus (rien de plus désaltérant !) à la jeune femme et au milicien.

Gorok remercia le patron et invita de nouveau la jeune veuve à lui confier son histoire. Il évitait néanmoins de la regarder dans les yeux et espérait sans trop y croire qu'elle reprendrait conscience avant de verser du lait sur le corps décharné de son fils.

Siegfried semblait réfléchir à la proposition de Shaëni. Mais à mieux y regarder, il était clair qu'il cherchait un moyen de se remettre de sa gaffe monumentale. C'est donc avec un soulagement perceptible qu'il vit entrer le rescapé de l'attaque des insectes géants, puis la jeune femme et son enfant.
Après quelques instants à espionner les conversations alentours, Siegfried fit semblant d'être arrivé à un compromis.

Siegfried : Votre offre est ma foi intéressante. Mais je ne suis pas certain que notre leader voit d'un bon oeil ce genre de tractations au sein de Vangrim. Et pour avoir été esclave moi - oh, pendant quelques jours seulement - je préfèrerai éviter d'en faire le commerce. Mais si vous trouvez des danseuses consentantes, alors oui, pourquoi pas. Nous sommes pret à leur donner un salaire s'il le faut.

Le jeune fixe alors sa bourse relativement pleine avec nostalgie.

Shaëni observait la jeune femme avec un regard indéfinissable. Elle murmura à l'adresse de Siegfried, et ce murmure avait la froideur du serpent :
- T-t-t... Ces bestioles sont plus dangereuses que je le croyais !... Mais qu'est-ce que c'est que ces citadins, qui semblent tant s'émouvoir pour la mort d'un nouveau-né ? S'il s'agissait de l'un des notres, son eau irait rejoindre le réservoir commun, et nous lui rendrions honneur en la buvant ! Et nous serions déjà en train de le venger ! Alors qu'ils restent ici, à se lamenter, à se consoler... Rah ! Décidément, la vie en ville n'est pas faite pour moi !

Tout à coup, surprise, elle se vit sortie de sa torpeur par Siegfried Nerufan, qui se décidait enfin à prendre la parole. Amusée, elle l'observa jouer les saintes nitouches. Puis elle lui répondit :
- Mes danseuses sont toujours consentantes ! (elles ont intérêt !) Et si vous voulez les payer pour leurs prestations, ça vous regarde. Tout ce qui nous intéresse, mon groupe et moi (regard rapide et discret vers les zones d'ombres de la taverne, petit signe invisible de la main), ce sont nos tractations. Quand vous nous aurez payé, et que nous vous aurons livré la marchandise, ce sera à vous de jouer. Elles seront à vous, nous n'interviendrons plus. Et ma foi, si vous croyez que votre conscience peut mieux s'en porter si vous les affranchissez, ça vous regarde : n'hésitez pas.

Elle souleva son verre, le vida, puis le porta devant ses yeux, scrutant Nerufan à travers la paroi. L'animal semblait plus difficile à accrocher que prévu. Avait-elle donc perdu son temps et celui de ses hommes, à venir ainsi à sa rencontre ? Ah ! Ces villageois !... Plus leurs bourses sont pleines, plus ils y tiennent !...
- Mais si vous les affranchissez, vous risquez de les voir s'en aller, plus tard. Je serais vous, je commencerais par me les fidéliser...

Le reste de la taverne reprenait vie petit à petit, semblant déjà oublier ce qu'il était advenu à cette pauvre femme. Gorok surveillait quand à lui avec attention la réponse de la jeune femme attendant avec curiosité de savoir ce qui allait se dérouler. A tel point qu'il ne s'était rendu compte de la venue de Nepharius dans l'Auberge que lorsque celle-ci s'était assise à côté du milicien suivie de prêt de Kymon. Gorok se dit alors qu'il devait reprendre ses esprits et redonner un peu de son attention également au monde qui l'entoure.

Il écouta cependant attentivement l'histoire que la jeune femme lui comptait. Malheureusement pour l'instant, cette dernière ne l'informait guère plus que ce qu'il en avait déduit... à part que la mort de son mari avait précédée celle de son fils. Népharius, semble t-il pressée, partit dès son verre fini en murmurant un message à l'oreille de Gorok, message auquel Gorok acquiesca d'un signe de tête. La jeune femme ne sembla pas s'en émouvoir et continua son histoire. C'est alors que ses derniers mots retinrent l'attention du chef de la Milice.

Citation :

je voudrais être propre, pour le présenter à sa famille

Sa famille, içi à Vangrim ? Qui pouvaient donc bien être ces personnes ? Gorok tenta alors d'en savoir plus.

-"Vous avez de la famille içi, à Vangrim ? Êtes-vous sûre qu'ils se trouvent içi ? Savez-vous où les trouver ? Qui sont-ils ?"

Comme à son habitude le milicien pressait les gens de questions dès qu'il voulait savoir quelque chose. Déformation professionnelle sans doute. Quoiqu'il en soit il essaya tout de même de se montrer patient auprès de cette femme qi devait être harassée de fatigue. Après avoir demandé au patron d'accompagner la jeune femme à une des chambres qui se trouvait à l'étage, il dit à cette dernière :

- "Veuillez excusez mon empressement, mademoiselle. Allez donc prendre un bain avec votre bébé et peut-être même un peu de repos. L'aubergiste vous guidera à une chambre. Je pourrais bien attendre les réponses d'içi-là. Au fait, puis-je connaître votre nom ?"

Gorok resta accoudé au comptoir. Une question encore... il n'avait pu s'en empêcher et semblait cette fois ne même pas l'avoir remarqué. Il était curieux de connaître la réponse de la jeune femme et se dit à lui-même :

- "Peut-être qu'un peu de confort et de repos la ramenera à la réalité. Peut-être..."

Deux personnes venaient d'entrer dans la taverne: un éveillé, une pile de papiers sous le bras, et un roc plutôt bien bâti. Tous deux portaient les signes du clan Gyôshônin. Ils semblaient en pleine conversation...

-Mais si Dualas, je suis certain que ça peut marcher comme technique, tu vas voir, tu auras plein de clients !

L'éveillé se tourna vers son compagnon, l'air exaspéré

-Non Drabin, ce n'est pas en tapant sur les gens que je les ferai acheter mes marchandises. Ces méthodes s'apparentent plus à du vol qu'autre chose. Et puis ce n'est pas comme ça qu'on fidélise la clientèle...

- Bof, si tu le dis...

- Oui, je te le dis. Mais j'avoue que je ne comprends pas. Je vends mes articles avec des réductions de 30%, je ne fais même plus de marge et je ne trouve aucun client... Peut-être que mon échoppe est mal placée. Pourtant elle est bien visible, en plein milieu du marché commun ! Et quand je vois tous ces nouveaux venus qui partent affronter le désert sans même une arme, j'avoue que je ne comprends pas. Enfin, j'espère qu'avec ces tractes que je vais laisser à la taverne la situation va s'améliorer... Encore faudrait-il que ces ivrognes sachent lire...

Dualas posa la pile de tracts sur le comptoir. Sur ceux-ci on pouvait lire le message suivant:

tract a écrit:

Dualas et le clan Gyôshônin vous propose des marchandises à prix bradés ! Matraque, Lame de rasoir, Poing américain, Couteau, Machette, Barre à mine, Taser, Gilet pare-balles, Trousse de secours, Couteau de lancer, Javelot, Mine, Amphétamines, retrouvez tous ces articles avec pas moins de 30% de réduction par rapport à votre fournisseur habituel.
L'article que cherchez ne se trouve pas encore à l'échoppe? Contactez Dualas et ce sera bientôt le cas !

Dualas et le clan Gyôshônin à votre service pour des prix toujours plus bas !

Dualas monta sur une chaise et s'adressa aux clients de la taverne:
Mes chers amis ! Je viens d'arriver en ville et ceci afin de vous proposer des marchandises à des prix très avantageux ! 30%, oui mes amis, pas moins de 30% de réduction par rapport aux prix dans vos magasins habituels ! Alors n'hésitez pas à passer à mon échoppe sur le marché commun et à me contacter si vous ne trouvez pas l'objet de vos rêves !