Vangrim : Ville à feu et à sang

La bombe avait explosée. Les rats peuplant Vangrim ne pouvaient pas être entièrement innocent.
Les rongeurs avaient déclaré la guerre au clan belliqueux sans réfléchir aux conséquences pour leurs membres, leur ville, leurs amis.

Double raison pour tuer le petit Maître et ses esclaves soumis adeptes des égouts.

Une meute Divins PiraTes proche de Vangrim avait pour consigne d’attendre le reste des troupes pour une bataille rangée, organisée, coordonnée.

L’attente était trop longue, la discipline n’est pas le fort des guerriers du désert, les premiers coups volaient, les premières têtes tombaient, toutes du Second Eveil. Le combat était engagé, plus rien ne pourrait arrêter le déferlement de violence qui s’abattait sur la capitale d’Orkembor.

Méthodiquement, la dératisation prenait corps. Les cris et les pleures ne faisaient qu’exciter les tueurs sanguinaires ne connaissant pas la pitié. La soif de sang était sans limite le massacre de la population prenait une ampleur jamais vue en ces lieux. Des amoncellements de cadavres jonchaient les rues, le caniveau déversait une rivière rouge au flot interminable.
Les banques furent vidées, toutes les richesses pillées, les monuments brûlés.

Une fois le clan des barbares presque au complet, les cibles venaient à manquer. Vangrim ressemblait à un bidonville frappée par la peste, le chaos régnait, la faucheuse oeuvrait.

Ce n’était pas les timides tentatives de reconquête des rats qui changerait les choses, tentatives vite réprimandées, les résistants corrigés, humiliés, exterminés.


Les effets des radiations commençaient à peser sur les seigneurs du chaos, la lassitude de se sentir faiblir chaque jour mit fin à l’action sur la ville aux mille lois.

Nous étions vraiment trop sentimentaux, à cause d’une gentillesse naturelle les Divins PiraTes décidèrent de quitter les lieux laissant les scientifiques de tous clans se réunir, ils doivent trouver un remède pour guérir les irradiés.

Le clan des Divins PiraTes s’était payé une bonne tranche de rigolade et ces membres partaient tranquillement bras dessous bras dessus les poches pleines, fier d’avoir participés à cette action gravée à jamais dans les livres d’histoire d’Orkembor.

Ils étaient partis tels qu'ils étaient venus.
Simple horde de corbeaux qui s'abat sur les animaux agonisants.
La ville était sans dessus dessous, beaucoup de maisons avaient brûlé, beaucoup de corps jonchaient les rues.
Bref, la tempête était passée.
Tous ces morts pour rien finalement.
Ils s'étaient éloignés sans demander leur reste.
Certains en profitaient pour reprendre leur larcins et leurs agressions.
Mais les troupes du Second Eveil étaient de retour.
Et cette fois, nulle explosion pour les affaiblir.
Ils frappèrent et balayèrent les minables qui profitaient du chaos.
Bientôt, la ville retrouverait son calme.
Les habitants d'Orkembor avaient appris à vivre avec ce genre d'évènement.
Une énième attaque qui sera rapidement couverte par le sable du désert, et oubliée.

Nepharius était diplômate, c'était son rôle, sa tâche.
Mais dans certaines situations, le sang parlait plus que l'esprit.
Au milieu d'un des charniers de la ville, elle leva les yeux et parla au vent chargé de sable.

- Et ils se demandent pourquoi eux... Le sort a fait en sorte de détruire votre ville, et voilà qui est fort bien fait. Pitoyables rats du désert, vous voilà ainsi relégués à votre état de rongeurs vagabonds.
Vous ne méritez pas de toit. Pas de lieux de paix sur ces terres irradiés.

Elle souriait...

Nepharius continuait à circuler dans les décombres, à la recherche de durvivants, ou tout du moins, de corps à enterrer dignement.
Les effets des radiations ne cessaient pas, les les sentaient bien que sa constitution lui permette de ne pas trop en patir.
Kymon, par contre dépérissait de jour en jour, et il lui fallait régulièrement faire des poses et changerses bandages pour soigner sa peau atteinte.
Les blessures ne guérissaient pas.

C'est alors qu'lle croisa cette drôle de caravane.
Cette femme qui traînait un Roc, tel un chien enchainé.

Avec toute la diplomatie qui lui restait, elle s'approcha d'eux :

- Bonjour. Vous êtes sur les terres du Second Eveil, le savez vous ? L'esclavagisme y est litéralement proscrit, aussi, je vous demanderai de bien vouloir libérer ce Roc, ou vous éloigner de la ville. Nous avons eu assez d'ennuis comme cela.

Le Roc poussa un grognement frénétique, et amorca de se ruer sur le nouveau venu avec un hurlement de rage, ses deux poings brandis a la facon d'une massue. la jeune fille hurla :

"ko'Vart'K ! NOOOON , attention !!!"

Elle s'arcbouta sur la chaine et tira le roc en arrière, arrêtant avec une force prodigieuse un roc presque moitié plus haut qu'elle, et le tira en arrière vers elle.
Le Roc ne ressemblait plus a une forme humanoïde; il était verdâtre, d'un vert toxique, et diverses excroissances horribles pendaient de son corps, remuant avec une volonté quasiment propre. Elle le tira jusqu'a elle, et lui prit la main, ou du moins une patte sanguinolente, ce qui sembla le calmer.
Enfin, elle regarda le nouveau venu avec un regard épuisé.

"Je vous présente mon frère... Et ce n'est pas mon esclave."

Le Roc grogna, violemment , et La femme fit un tour de chaine autour de son poignet, alors le Roc s'agenouilla ses pieds.

"Il est fou. Je l'ai retrouvé ainsi... C'est le seul de ma famille a être devenu ainsi. Un jour, il a disparu, il était encore normal... Bien sur, il était plus fort que mes parents réunis... Mais dans le coin où je vivais, le sang roc coulait dans nos veines, avec un taux impressionant de radiations dans l'air...
Je l'ai retrouvé quelques semaines plus tard, dans cet état, et fou.''

Elle finit sur un soupir triste , et posa la main sur l'épaule du
Roc, qui tenta de renifler la main.

"Il est fou, et irradié. Définitivement Roc. Et je ne crois pas qu'il soit de coutume que les rocs soient fous. J'en suis certaine, même. Pouvez vous nous aider ? Je veux le soigner, au moins l'aider a me comprendre a nouveau."

Tout le monde avait ses ennuis dans le désert. Elle paraissait a bout. Ses cheveux noirs lui tombaient sur le visage, et elle baissa son kheffieh. Elle était jolie; presque. Elle aurait pu être jolie si elle n'avait pas l'air épuisée. Et le couteau qu'elle portait au côté, ainsi que le discret insigne au revers de sa veste de treillis - une kalachnikov et un couteau sur un drapeau noir- , la rendaient d'aspect étrange et froid.

Nepharius regarda les deux nouveaux venus pendant un moment.
Elle avait fait un léger pas en arrière lorsque Ko'Vart'K avait bondi. L'habitude sans doute.
Elle s'était ensuit penchée en avant, scrutant les yeux Roc devenu fou.
Puis elle tourna son regard vers la jeune femme :

- On peut naître fou, on peut le devenir. Que l'on soit Humain, Roc ou Eveillé. J'en connais moi-même un de cette dernière catégorie qui n'a plus toute sa tête.

De derrière quelques poubelles renversées, une voix éraillée lança :

- Chté entendu Nephi... Chté entendu...

Nepharius reprit.
- Enfin, ceci me permet de dire que rien n'est perdu pour quiconque dans ce désert. L'espoir est à la porte de chacun. Il suffit juste d'accepter d'en franchir le seuil, un jour.
La Roc tenta un sourire pour apaiser son interlocutrice.

- Depuis quand est-il comme cela ?
Est ce lié à l'explosion et aux radiations de ces derniers jours, ou cela vient-il d'encore avant ?
Et vous, comment vous sentez vous ?

Nepharius s'approcha doucement de Démence, tout en scrutant son congénère histérique. Elle lui lança un " Du calme " chargé de calme et d'autorité.

Le Roc gronda a mi voix, et Demence affermit sa prise sur l'épaule de son frère. A en voir ses muscles noués comme des cables, l'humaine n'était pas loin de valoir la force de son frere. Et son impulsivité.

"On a vu le flash, mais il est comme ca d'avant. On est sorti de notre trou il y a deux jours, et on est arrivé a Vangrim. J'avais entendu parler des gens du Second Eveil."

Elle soupira.

"Moi, j'me tiens, enfin, je tiens debout. J'espere réunir des gens autour de moi, des Moudjahidines, des guerriers Saints, pour rejoindre Cathedra. C'est la où la bombe a d'ores et déja frappé que je pourrais interroger des gens irradiés, et en savoir plus. Les Moudjahidines, c'est pour aller en sécurité là bas, et peut être éviter de me faire tuer une fois là bas. Pour l'instant, je recrute des jeunes du désert pour aller la bas, et en revenir, Si possible avec tous mes membres, et un frère saint d'esprit."

Elle sourit enfin, passant sa main dans ses cheveux.

"Merci de vous inquiéter pour moi. Je m'appelle Demence. Lui, c'est Ko'Vart'K"

Le Roc gratta sa joue, arrachant un plein lambeau de chair qui tomba au sol. Il émit un grognement de surprise, et se tassa un peu plus dans les jambes de sa soeur. Un petit garcon éffrayé, au fond.

"Par rapport a Vangrim, c'est où, Cathedra ?"

Nepharius regarda les deux "enfants", compatissante.
Elle répondit à la dernière question de Démence en toute franchise. Après tout, le désert ne prenait pas de gants, lui.

- Ma petite je crois que Cathedra est désormais bien loin de Vangrim. Le Flash, comme tu l'appelles, a balayé une bonne partie des survivants d'Orkembor. C'était une explosion et son centre était, d'après ce qu'on dit, la ville que tu recherches.
Il n'y a plus rien. Peut-être même pas une seule ruine.
Je crains qu'il ne sert à rien d'y retourner.

Elle laissa quelques secondes à la jeune femmes. Juste le temps qu'elle encaisse ou au moins assimile l'information.

- Je m'appelle Nepharius. Je suis la Diplômate du Second Eveil. Enfin, j'essaie de l'être. Mais suis moi, je t'en dirai plus en route.
Ce dont vous avez besoin tous les deux, ce sont des soins, un bon bain et un bon repas.
Je vais essayer de te trouver un médecin. Certains de nos amis sont de bons docteurs, je vais essayer de te les trouver.

- KYMON ! Appela-t-elle.
- Quoi ? Une petite forme sortit de derrière un mur. Il avait de grandes oreilles, de très grandes oreilles, c'est tout ce que Démence pouvait voir avec l'obscurité.
- Trouve-moi un docteur, et demande-lui s'il peut venir au QG.
- Et tu veux que je trouve ça où ? Sous la roue d'un Dragster ?
- Allons Kymon... D'après ce que je sais, les Pacifistes sont toujours en ville. Peut-être l'un d'eux accèpterait-il de venir.
Kymon fit la moue.
- Oc' . Il fit mine de s'éloigner puis se retourna. Ah... Au fait. Méfiote, ma grande... Ca pue la télépatouille dans le coin.

Nepharius tourna lentement la tête vers tous les coins sombres où quelqu'un pouvait se cacher.
Puis elle fit signe à Démence de la suivre.

- Vous venez ?

"Je vous suis. Je dois aller acheter des trousses de soin."

Elle aggrippa la chaîne de Ko'Vart'K, qui grogna et tira violemment, tous ses muscles tendus comme des cables. Elle eut un leger mouvement de recul, et affermit sa prise sur la chaîne.

"Cathedra rasée ? Mais peut être que les survivants pourront me renseigner ... Ils doivent savoir ce que je peux faire... Et comme ma mission est d'apporter des trousses de soin à un type, vers l'est, j'irais après."

Son visage se rembrunit. Elle tira sur la chaine, et le roc se leva lentement, avec un grognement de rage. Et elle suivit Nepharius.

"Et les pirates viennent de Cathedra ? C'est eux qui ont rasé Vangrim?"