Un parchemin à Vangrim

A plusieurs endroits de Vangrim, des affiches faisaient leur apparition.
A l'occasion, un homme arrachait l'une d'elle pestant contre la personne imaginaire qui avait écrit les mots.

Voilà ce qu'on pouvait lire.

"Vous en avez marre de ces hommes qui se prennent pour les maîtres et qui dictent leur loi sans queue ni tête sans même les respecter ?
Vous voulez vous exprimer et jouir de la liberté et des plaisirs ?
Alors rebellez vous, ne laissez pas pas le 2nd éveil vous gouverner et vous metre à leurs bottes.

Je l'ai vu de mes propres yeux.
3 membres du 2nd éveil ont roué de coups une personne fraîchement arrivée en ville sous prétexte d'avoir discuté le prix d'un marchand. D'autres sont morts encore pour des raisons encore plus douteuses.

La pire racaille n'est pas celui qui vole ou qui tue pour sa survie, mais celui qui tue et se sert sur les dépouilles des cadavres sous prétexte de défendre une loi qui n'existe pas, celui qui n'assume pas ce qu'il est, un assassin. !
Le 2nd éveil vous ment, il vous spollie. C'est une dictature qui bientôt vous prendra vos femmes et vos enfants.

Si vous voulez être libres, alors ne laissez pas les berceuses du 2nd éveil vous endormir.

La Brise."

Allons bon, où est passé ce satané humain ? Mais qu'est ce que... hmmm, drôle d'affiche. Je ferais bien d'en référer au boss.

Enoch remarqua alors Siegfried qui sortait d'un batiment, courant comme s'il était poursuivi. Le connaissant, l'hypothèse n'avait rien de farfelu. Après tout, ils avaient déja été jeté dehors un nombre incalculable de fois à cause de ses frasques. Mais le roc avait fini par s'habituer. Et puis, ça faisait passer le temps.

Siegfried ! Vient par là. J'ai quelque chose à te montrer.

Après quelques minutes de discution, les deux hommes s'éloignèrent rapidement en direction du quartier général du Second Eveil.

En se dirigeant vers la banque, Wolf tomba sur l'une des affichettes. Etonné, il s'arrêta et la considéra avec curiosité. Puis il l'arracha d'un geste vif de la main et la scruta de près. L'air toujours aussi surpris, il la fit tourner. La regardant donc à l'envers, il pencha la tête légèrement sur le côté gauche, tic qui signifiait qu'il réfléchissait intensément. Pour finir, il la retourna et grogna en s'apercevant que le verso était vierge.

Puis il se fourra le nez dedans et...
- PRONNNNNNNNNNN !!!!

Replaçant l'affiche froissée et souillée là où il l'avait prise, il s'éloigna en maugréant :
- Mouarff!... Wolf devoir apprendre lire, un jour !

- Hep, Nepharius... Un gusse à placardé des affiches partout en ville.
- Je sais Kymon.
- Ouais... C'est signé la Brise
- Je sais Kymon.
- Ca doit être une organisation secrète. Faut toujours qu'il y'en ait pour gueuler contre ceux qui bougent.
- Je sais Kymon, notre travail ne plait pas à tout le monde. Il est normal que l'on dérange ceux qui profitent du Chaos pour installer leurs petites affaires d'escroquerie, d'assassinat ou autres actes du même genre.
- Ca va mal finir c't'histoire encore.
- Je sais Kymon.
- Tu sais tout toi ? Hein ?
Nepharius sourit
- Tout ce que tu sais oui...
- He ho, t'insinue quoi là... Méfie toi, je pourrais perdre ma bonne humeur...
- Je sais Kymon... Je sais...

Abethrius, alerté par les membres de son clan, parcourait les avenues de Vangrim. La population semblait
avoir grandement augmenté ces quelques jours. Il allait devoir réunir des fonds pour agrandir la cité.
Alors qu'il débouchait sur la grand rue, il ne pu que remarquer les nombreux parchemins placardés sur
tous les murs. Un sourire naquit sur ses lèvres. Le dirigeant du Second Eveil se dirigea vers le plus proche,
Siegfried Nerufan et Enoch lui emboitant le pas. Abethrius s'empara du pamphlet et le lu attentivement.
Dans son dos, Siegfried semblait tendu comme un arc.

- "Alors monsieur, on arrête tous les passants pour interrogatoire ?"

- "Ce ne sera pas nécessaire. Le coupable est déja loin."

- "C'est vous l'Boss, Boss."

Effectuant un salut quasi militaire, les deux gardes du corps s'éloignèrent en discutant. Froissant dans sa
main le tract, Abethrius eu un reniflement dédaigneux.

- "Ils auraient pu éviter les fautes tout de même."

Algirdas s'approcha d'un affichette toute froissée et l'arracha.
- Pouah !!! C'est quoi, ça ?!!

Il la jeta, et s'essuya les mains sur l'ultime parcelle de tissu propre du vêtement d'un ivrogne écroulé près de lui, auquel il jeta une piécette.
- Excuse-moi, vieil homme.

Puis il jeta un long regard scrutateur autour de lui. Apercevant une autre affichette, honteusement plantée dans le tronc d'un arbre qui en saignait de douleur, il s'y dirigea, puis la récupéra précautionneusement. Celle-ci était propre.

Il entreprit de la lire en marmonnant :
- bla bla bla loi bla bla bla liberté bla bla bla plaisirs bla bla vla Second Eveil bla bla bla roué de coups bla bla bla morts bla bla bla douteuses bla bla bla racaille bla bla bla survie bla bla bla dépouilles bla bla bla loi bla bla bla assassin bla bla bla ment bla bla bla spolie bla bla bla dictature bla bla bla femmes bla bla bla enfants bla bla bla berceuse bla bla bla endormir bla bla bla brise...

Sa lecture finie, il enfouit l'affichette dans sa poche en lançant à la cantonade :
- J'ignorais qu'il y eût un spectable comique en ville ! Quelle heureuse idée ! Mais c'est idiot : ils ont omis d'indiquer où et quand ils le donnent... C'est quand-même stupide !...

Et, hilare, il reprit sa route...

Laurène errait déjà depuis plusieurs jours dans un désert brûlant.
Elle cherchait la première ville née après le Grand Cataclysme. La seule. L'unique ville où l'ordre faisait ramper le désordre: Vangrim.
Mais elle ne la trouvait. Pire, elle était égarée.
Elle regardait dans une direction, la suivait sur quelques lieues puis convaincue qu'elle se trompait, faisait demi-tour.
Elle s'arrêta un instant prenant conscience de son absurdité.
Sous peu, les vivres commenceraient à manquer. Il lui fallait faire un choix.

"-Dieu est mon guide.
J'ai foi en lui. Il me mènera à bon port."

Elle laissa Dieu décider du hasard, hasard qui décida de sa direction.

Le lendemain, elle était à Vangrim.
Laurène se sentait miraculée.
Elle gambadait dans les rues de la ville, souriante.
Parfois, elle laissait échapper un soupire ravi.
Son sourire s'éteignit lorsqu'elle lut une affiche placardée à un arbre, arbre qui pleurait encore son essence.

"-L'ordre remis en question au coeur de Vangrim?
Qui peut dire quel camp a tort?
Si le Second Eveil assassine sans raison, alors cette cité ne vaut guère mieux que les autres...

Dieu... Que dois-je faire?"

Sur ces quelques mots, Laurène repris sa marche à travers ruelles et rues. Mais cette fois, son coeur n'était plus à la fête.